Il y a quelques semaines, je vous faisais un billet sur l’approche des hommes burkinabé et les quelques leçons de drague que les hommes occidentaux pourraient en apprendre. Cette fois-ci il sera question de mes relations avec les femmes burkinabé.
Je vous fait part d’une source d’étonnement : la rapidité des prises de contact avec les filles burkinabé. J’utilise ici le termes filles et non pas femmes à dessein car il y a contraste important entre l’audace des filles de 5 à 30 ans et les femmes un peu plus âgées. De ce que je peux identifier le point de rupture est le mariage. Les jeunes femmes mariées sont plus réservées, approchent peu les étrangers. Préoccupées plus par les affaires du ménage que par les nouvelles rencontres, rendues modestes car devant obéissance à leurs maris, ou simplement trop occupées que pour être distraite? Je ne sais pas. Il me faudrait plus de contacts avec une ou l’autre pour éclaircir ce mystère. Par contre, l’audace revient avec les années : les grands-mères affichent de grands sourires à ma rencontre, échangent volontiers, se moquent gentiment de mes balbutiants « i ni sogoma ». Les contacts qui me manquent sont donc avec des femmes de ma tranche d’âge. Il est vrai que vivant comme une célibataire, actuellement seule dans ma maison et sans enfants à 34 ans, je suis plutôt une exception.
Les petites filles et les jeunes filles, elles, sont des plus audacieuses envers « la blanche » que je suis. Je vous ai déjà parlé de ma copine Blandine. Depuis, à la sortie de l’école, j’ai pu rencontrer une petite bande de voisines qui après m’avoir raccompagnée de force chez moi « on va marcher avec toi ! », n’hésite pas à venir frapper dès l’école finie pour venir jouer dans ma petite cour, demander un verre d’eau, à « marcher avec » moi dès qu’elles me croisent et à insister pour que j’aille saluer leurs parents. Quand j’ai eu l’occasion de rencontrer leur papas, elles sont devenues timides et réservées.
Attablé à un de mes maquis préférés, la serveuse qui reprend les cours la semaine suivante me demande mon contact et me souhaite régulièrement la bonne journée ou la bonne nuit avec un SMS ou me demande si je peux lui donner des cours de pâtisserie . La réponse est non, pas vraiment avec mon allergie au gluten… quoique dans le même ordre d’idée, je me suis bien retrouvée à faire des lasagnes pour les garçons d’une autre amie.
Au cours de danse : « on va échanger les contacts et puis je viendrais voir dans ton coin » ; le samedi au marché, une autre demoiselle « tu ne me reconnais pas ? on a dansé ensemble » Non effectivement, avec le changement de coiffure ( passer du court aux longues rajoutes) et le masque anti-covid, je ne t’avais pas reconnu.
La jeune fille qui passe à la maison quelques minutes, après m’avoir croiser aussi quelques minutes lors d’un atelier mais qui ne dit rien et puis repart « on va continuer à échanger » en prenant mon numéro whatsapp.
Alors opportunisme envers « la blanche » qui a probablement plus de moyens, qu’on va pouvoir « balader » avec fierté un peu partout, qui va nous offrir une sucrerie ou nous amener là où on aurait pas eu l’occasion ; envie de rencontrer, d’ouvrir son point de vue vers l’étrangère ou sincère envie d’amitié ? Je n’en sais rien et je suis parfois un peu perturbée de cette approche très directe, tout en contraste avec celle plus distante des dames à peine plus âgées mais qui sont devenus responsables depuis leur mariage.
Sachez donc mesdemoiselles Bintou, Nafi, Djeraba, Rasma, Kadi, Ramatou, Safi, Adjara que la distance que je mets parfois est simplement due à de l’incompréhension culturelle ( et une tendance introvertie qui fait que j’aime aussi des moments seule) mais que je suis ravie de vous rencontrer et que je partage avec plaisir un jeu de mikado ou de cartes ou encore une discussion autour d’une sucrerie de temps à autre.
Et je serai ravie de le faire aussi avec les femmes mariées et de mon âge mais cette adoption -là se fera sans doute sur du plus long terme avec patience et respect de l’espace de chacune.