Des expressions qui en disent long

Au Burkina Faso comme en Belgique, une large partie de la population parle français. D’ailleurs, des deux côtés, ma vie se déroule en français. Cependant quelques phrases et expressions ne se disent que ici ou là et elles en disent long sur la culture !

Celles qu’on ne dit qu’au Burkina

« Vous êtes invités » : Cette expression, je vous avait déjà parlé dans le petit traité de français burkinabè . Cette politesse inversée au moment des repas où c’est le mangeur qui est censé vous inviter plutôt que le non-mangeur qui se doit de vous souhaiter un bon appétit en dit long sur la culture et l’histoire locale. Une culture de partage avant tout et de liens sociaux où partager ce qu’on a avec son prochain est hautement valorisé et recommandé.

Ingrédients burkinabè, recette tex-mex version belge… vous êtes invités!

«  Ce ne serait pas mieux …» suivi d’un conseil un peu insistant. Cette phrase est ma préféré quand je reviens au Burkina. En général, je vais déjà l’entendre une fois dans l’avion du retour. «  Ce ne serait pas mieux de mettre votre sac ici ? » prononcée en déplaçant le dit sac dans le compartiment à bagage.  Cette phrase représente pour moi une manière de faire toute burkinabè et que je ne retrouve pas en Europe. Le burkinabè va veiller au collectif et si votre sac encombre le passage va poliment vous suggérer de le déplacer tout en vous aidant à le faire. Un contraste avec les nombreux belges rencontrés lors de mon dernier séjour et qui ont enjambé, en grommelant mais sans m’adresser la parole, mon sac trop lourd resté dans l’allée du train.

« Je suis dans bruit » :  le bruit au Burkina c’est la fête, les sorties. Être dans le bruit est donc être en train de faire la fête. Cette expression est souvent utilisée quand la fête dure plusieurs jours comme lors d’un long weekend… « Je suis dans bruit et je n’en sortirai que mardi matin ». Car lors d’un long weekend, le burkinabè va faire la fête jusque tard y compris la veille de la reprise… comme je vous l’ai déjà écrit, je ne comprends pas toujours quand le burkinabè dort…

Celles qu’on ne dit qu’en Belgique

« Je te garde ça au chaud ». Récemment, je me suis retrouvée à prononcer cette phrase à un ami qui pensait venir manger un bout mais plutôt quelques heures plus tard. La nourriture étant juste prête au moment de notre conversation, je lui propose de lui « garder au chaud » … sauf que pendant ces mois de chaleur, cette phrase n’a pas vraiment de sens vu que la nourriture ne refroidit pas vraiment sous 40° C…. L’expression «  mange sinon va refroidir » n’a du coup également pas beaucoup de sens au Burkina Faso.

Celles qui n’ont pas le même sens

Et pour finir, il y a aussi des expressions qui n’ont pas le même sens selon qu’on la prononce dans le contexte burkinabè ou belge.

« Il fait bon temps »  dit en Belgique quand le soleil brille, le ciel est bleu et les températures augmentent.

« Il fait bon temps » dit au Burkina quand la pluie tombe enfin, apportant la fraicheur tant attendue. Comme ce matin en début du mois d’avril, mois le plus chaud où «  le Burkina a une frontière avec l’enfer », la pluie est tombée toute la nuit. Il fait gris. Le sol est mouillé et les températures ne grimpent pas en flèche… il fait bon temps.

Il fait bon temps sous la pluie

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