Je vis une vie formidable, bien intégrée avec une vie professionnelle enrichissante, des activités multiples, un engagement citoyen, des amis variés et chers…
« Oui mais, il doit bien te manquer quelque chose de la Belgique ? » Cette question, j’ai mis du temps à pouvoir y répondre, tellement ma vie au Burkina Faso est complète actuellement.
Alors bien sûr ma petite famille et mes amis proches me manquent. Si grâce aux technologies, je reste aussi proche que possible, cela ne remplace pas les soirées en vraies et les expériences vécues ensemble. Mais au-delà, de cette évidence, qu’est ce qui me manque vraiment au Burkina ?
Eh bien, pas grand-chose.
Pas grand-chose car tellement de choses sont liées au contexte dans lequel elles sont vécues. Ainsi, un bon chocolat chaud ne me manque pas parce que le climat ne s’y prête pas ( et cela va de même pour beaucoup de la nourriture), le bon gros pull tout doux non plus.
Je ai pourtant identifié 2-3 choses qui me manquent.
La pluie
Il n’y a rien à faire, je suis belge et en Belgique, il pleut. Souvent. On s’en plaint d’ailleurs souvent aussi.
Alors quand vient la saison sèche au Burkina, ben… au bout d’un mois sans pluie, ça me manque. Et pourtant la saison sèche peut durer de 7 à 8 mois avec à peine, une ou deux averses ( les pluies des mangues). Et bien que mon cerveau a bien compris, qu’il n’y aura pas de pluie entre mi-octobre et mi-mai au mieux, mon corps ne peut s’empêcher d’espérer la pluie dès qu’un soupçons de nuages s’invite dans le ciel éternellement bleu du mois de décembre.

L’ouverture sur la sexualité
J’avoue ne rien savoir de sur comment la sexualité était considérée dans les sociétés traditionnelles burkinabè. Ce qui est cependant certain, c’est que les religions du livre (Christianisme, Islam) et leur représentation de la pureté comme virginité ( pour les femmes en tout cas) sont passées par là, se sont implantés et ont drapé un voile de tabou sur la sexualité et le plaisir.
Si l’histoire de ma propre sexualité n’ a pas toujours été sans heurts et que la sexualité n’est toujours pas sans tabou en Europe, j’ai eu l’immense privilège de murir entourée d’amies ouvertes, curieuses et partageuses sur la question. Vivre mes années formatrices de jeune adulte entourée de ce groupe m’a permis de démystifier et de m’ouvrir sur cet aspect de la vie.
Ici, au Burkina, il m’est plus difficile de trouver interlocutrices aussi ouvertes et non jugeantes sur le sujet. Et oui, ça me manque les debriefs pour parler c*** avec les copines.
Dans la même thématique, la société burkinabè n’est pas ouverte sur les sexualités hors de la norme. Ainsi l’homosexualité est au mieux considérée comme une maladie dont le souffrant doit se détacher et cela même si cela revient à nier sa propre identité. Si l’homosexualité n’est pas illégale au Burkina Faso (comme c’est encore le cas dans d’autres pays), la discrimination sociale fondée sur l’orientation sexuelle est ancrée et cette discrimination n’est pas sanctionnée. Il est difficile de parler ce sujet même avec mes amis burkinabè les plus ouverts sans tomber dans les préjugés les plus grossiers. Une situation qui me chagrine même si elle ne me concerne pas directement.
La pole et le sport artistique
Ma pratique du sport a toujours été orientée vers les sports artistiques voir acrobatiques : , danse toute petite, natation synchronisée, cirque aérien et puis plus récemment la pole danse.
Et bien que j’ai essayé les cours de danse traditionnelle ici ( trop restrictif dans mes mouvements et surtout trop bruyant), que je pratique régulièrement le yoga et que mon coach de yoga m’ai invité aux entrainements de l’école de cirque de Bobo ( je m’y suis coincée la nuque car trop peu entrainée), je n’ai pas encore retrouvé cet équilibre subtile du cours pour adultes sans prétention de devenir professionnel de sport et arts à la fois. La force féminine que me procurait la pole dance me manque.
C’est décidé : en 2022, je m’offre un podium de pole et je l’envoie par container !
