LES structureS socialeS burkinabè

Les différences de culture se n’est pas seulement ne pas avoir les mêmes goûts musicaux ou les mêmes habitudes culinaires. C’est bien plus que ça, cela va jusque dans les différences de conception de la vie , de la structuration de la société et dans la différence de priorisation de valeurs.

Au Burkina Faso, avec plus de 60 ethnies différences sur un territoire somme toute pas si grand ( 274 000 km²), il n’y pas UNE culture mais DES cultures.Ces cultures se côtoient de manière très proches, voir partagent une même ville comme celle de Bobo-Dioulasso, ville multiculturelle. Et parfois, leurs structures sociales sont extrêmement contrastées !

La culture mossi, ethnie majoritaire du Burkina Faso et historiquement présente dans le centre du pays ( bien que à 52 % de la population, on retrouve des Mossis dorénavant dans tout le pays), est du point de vue structure sociale relativement facile à comprendre pour un esprit formaté à l’occidentale : centralisée et  hiérarchisé dans un système de royaumes avec des vassaux. La culture mossi est facilement appréhendée  et intégrable dans une structure institutionnelle basée sur les structures sociales occidentales globalisées ( l’Europe étant historiquement une terre de royaumes avec des vassaux).  Ainsi le Moogho Naaba, souverain du royaume Mossi bénéficie d’une certaine reconnaissance officielle par l’État moderne burkinabè .

Quand j’ai montré ce dessin à un burkinabè, il m’a fait un grand sourire de connivence…

Par contraste, les structures sociales des ethnies du Sud du pays et notamment des Bobo, autochtone de Bobo-Dioulasso sont plus complexes à comprendre car bien plus éloignées de nos points de références.   Alors, il y a des chefs chez les Bobo et les autorités de la Ville de Bobo-Dioulasso les consultent régulièrement … mais c’est bien là qu’il faut comprendre il y a DES chefs.

Il y a des chefs de terre, des chefs de culte, des conseils de sages, des juges… sans que la hiérarchie entre eux ne soient forcément évidentes pour un regard extérieur. Par ailleurs, il y a également un chef de canton qui a été installé par les colonisateurs afin pour eux d’avoir un seul et unique interlocuteur. Ce chef de canton existe toujours et est associé aux différentes cérémonies dans la ville bien que les bobos semblent préférer le chef de terre..

Notes sur l’organisation politique coutumière suivant la lecture du livre « Politiques environnementales: traditions et coutumes en Afrique Noire » par Doti Bruno Sanou, un bobo.

Et à Bobo-Dioulasso, il y a plusieurs villages : Dioulasso-Ba, Kuinima, Tounouma , etc. et des communautés venus plus tard et qui sont venues avec leur propre organisation coutumières. D’ailleurs le nom de la ville Bobo-Dioulasso veut dire la maison des Bobo et des Dioulas mais je crois comprendre que parmi les ethnies autochtones du coin, il y a aussi les Bwa et peut-être aussi les Daffing.. .Les autres ethnies du Burkina , toutes représentées à Bobo sont venues plus tard,… bien qu’il y aie aussi un chef Peul à Bobo…

Tous ce bon monde coexiste dans un bordel organisé … Enfin, on dirait que c’est organisé mais pour comprendre l’organisation, il faut sans doute être né dedans ou être initié…

Ainsi ce weekend, notre association Ecoco-BF a organisé le don d’un arbre aux autorités coutumières. Nous avons voulu commencé par le village centrale , celui de Dioulassoba. Pour éviter les maladresse protocolaires, un membre nous conseille de donner au moins deux arbres : un au chef de terre et l’autre au chef de canton. En marchant pour remettre nos salutations au chef de terre, Oumar qui nous a permis de nous introduire me dit : « Tu sais, le troisième chef, il a demandé où était le sien d’arbre… »  «  Heu, … l’année prochaine, ce sera pour l’année prochaine… »

Ecoco-BF, chez le chef de Canton
Et chez le chef de terre de Dioulassoba

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