A Bobo, en ce mois de février, la température commence à se réchauffer doucement après les mois cléments et très agréables de décembre et janvier. Le temps idéal pour vous parler températures, perception du chaud, du froid et réflexes quotidiens.
En Belgique, savoir se prémunir du froid.
Malgré que cela ne fait que quelques temps seulement que je suis installée au Burkina Faso, mon corps a vite oublié ce que c’est que le froid. Actuellement, je peux commencer à avoir froid dès que le mercure descend en dessous des 25°C, surtout si un peu plus tôt dans la journée, il a fait jusque 40°c.
Du coup, quand je rentre en visite en Belgique, j’ai froid. Je quitte rarement mes t-shirts longues manches, mes pulls et mes écharpes gardées précieusement chez mes parents. Cependant, contrairement à quelqu’un qui n’aurait jamais expérimenté la vie en dessous de 15°c, j’ai gardé mes réflexes.

Lors de ma dernière visite en Belgique, des amis burkinabè m’avaient rejoint pour une mission. A leur grand désarroi, ils sont venus la semaine la plus froide de l’année, 7 jours en dessous de 0°c et des températures allant jusqu’au -8°C. Nos accompagnants et moi-même avons dû leur apprendre (et rappeler) les bonnes pratiques de la vie du froid :
-S’habiller chaudement pour sortir et couvrir ses extrémités avec bonnet, gants, chaussettes,
-Se déshabiller quand on rentre quelque part sinon on va avoir froid en sortant. Et oui, cela prend beaucoup plus de temps de sortir de chez soi et d’arriver quelque part quand on habite un pays froid.
-Se coller au radiateur… un réflexe qui m’est tout de suite revenu mais difficile à avoir quand on ne connait pas les radiateurs.
-Manger vite parce que la nourriture refroidi,
-mettre une bouillotte au fond du lit parce que les draps sont froids.
En Belgique, le temps sexy sera celui des chaleurs, des températures qui montent, qui font tomber les couches de vêtements et suer les phéromones. Le temps du soleil qui brille et qui donne le sourire.
Au Burkina, se protéger du chaud
Si j’ai gardé mes réflexes contre le froid, je n’ai pas encore toutes les bonnes astuces contre le chaud et prends régulièrement conseil auprès de mes amis burkinabè.
L’année passée, fin mars, c’est dormir avec un t-shirt mouillé sous le ventilateur qui m’a permis de me rafraichir un peu. Il faut dire que quand la température augmente au Burkina, c’est plutôt des semaines entières au-dessus des 30°C. Et tout, je veux bien dire, tout a le temps de se réchauffer. Des objets que mon esprit croit instinctivement comme plus froid que mon corps ne le sont plus : le robinet est chaud, l’eau qui en sort aussi, le carrelage et la faïence sont chaud, les vêtements sortis de l’armoire ont la même température que si ils venaient d’être repasser, le repas ne se refroidit jamais.
Pour ma part, mes petits trucs accumulés depuis 2 ans sont :
-Éviter le plein soleil toute l’année. Astuce assez évidente et très surveillée par les burkinabè qui ne me laissent jamais plus d’une minute au soleil sans me dire de me déplacer).
-En période chaude, fermer la maison en journée et l’aérer la nuit. Heureusement la nuit tombe tôt ici ce qui permet jusqu’à 10-11 heures d’aération.
-Prendre la moto pour sentir du vent mais attention au coup de soleil qu’on ne sent pas venir à moto !
-Aller à la banque: ça prend du temps mais c’est climatisé.
-S’allonger sur le carrelage sous le ventilateur.
-Ne rien faire de 11h à 17h.
-Regarder un film qui se passe au pôle nord.
-Aller m’arroser près d’un plan d’eau comme le barrage de Samendi, d’une rivière comme le Kou à la Gingetta ou à la piscine.
Au Burkina, le temps sexy, c’est celui de la fraîcheur et plus spécifiquement de la pluie. Celui des températures qui donnent envie de se blottir au fond d’un lit, de se coller à un autre corps et partager la chaleur humaine. Le temps de la pluie qui fait que personne ne viendra vous déranger sous l’averse.
Jusqu’à présent, j’ai évité le mois le plus chaud, avril, en m’échappant vers la Belgique pour éviter là période la plus intense. En 2023, ce ne sera pas le cas… Certainement l’occasion de développer encore d’autres stratégies pour supporter la chaleur.
