Depuis le 15 février 2020, je le sais : je vais repartir m’installer au Burkina. Le plan est prêt et raisonnable. Je préviens mon employeur, je souhaite quitter pour fin mai. J’irais ainsi en juin à Bobo Dioulasso pour la fin de la formation, j’y resterai 6 semaines. Ensuite, je ferai un allez-retour en Belgique pour m’occuper de l’administratif, mettre en location mon appartement, faire les papiers, etc.
Une sombre histoire de pangolin et de virus au nom de bière légère et surtout la réaction des différents gouvernements à la pandémie de Covid 19 viennent bouleverser complétement ce plan bien huilé.

S’ouvrent devant des mois d’incertitude. Très vite, l’aller-retour cet été ne semble plus judicieux. Je mets cependant les démarches en branle. Je quitte mon travail sans voir mes collègues : j’aurais passer les 3 derniers mois de mon contrat derrière mon ordinateur.
Je discute avec les collègues de la formation. Deux souhaitent également revenir au Burkina : Arnaud comme moi pour s’installer, Marie-Christine pour une visite plus longue d’un mois.
Fin mai, nous achetons nos billets d’avion : ce sera le 10 juillet.
Fin juin, nos billets sont annulés et reportés au 2 septembre. Marie-Christine annule le sien : trop d’incertitudes.
Début juillet, les pays d’Afrique de l’ouest annoncent des ouvertures progressives de frontières : mi-juillet, 1er août. Le Burkina n’annonce rien d’officiel.
Mi-juillet, je trouve une locataire pour mon appartement. Son bail commence mi-août.
Je n’en peux plus, j’étouffe d’incertitudes. Le 20 juillet, je prends deux autres billets : un pour le Burkina le 3 août, un pour le Bénin quelques jours plus tard. Le Bénin a gardé ses frontières ouvertes et quitte à attendre en nomade autant le faire au bord de l’océan.
22 juillet, je reçois un message dans la nuit : le gouvernement burkinabé annonce officiellement l’ouverture des frontières le 1er août mais sans en préciser les conditions.
29 juillet, l’arrêté ministériel burkinabé est tombé : les conditions sont bonnes pour nous, on va pouvoir partir au Burkina avec un « simple » test négatif au Covid-19
29 juillet : je reçois un mail. Le vol du 3 août est annulé par la compagnie aérienne. 3 heures plus tard au bout du fil avec l’agence de voyage, je réussis à changer nos billets prévu en septembre ( car pas encore remboursés) au 7 août.
5 août, je refais mon test covid.
6 août : le test est bien négatif.
7 août : nous voilà enfin partis !
L’avion aura près de 3 heures de retard . 4 passagers seront refusés d’embarquement faute de tests valides. Pour notre part, une prise de température, remise du test négatif, d’un formulaire de suivi plus tard, nous voici enfin sur le sol burkinabé.
