«  Tu es courageuse de… ».

J’ai toujours trouvé difficile de reconnaitre mon propre courage.

Est-ce courageux de venir m’installer et de rester ici au Burkina Faso malgré le climat, la situation sécuritaire, les difficultés économiques ? Mais est-ce courageux quand j’ai tant de raisons de rester ?

Et n’est-il pas tout aussi courageux de rester en Europe dans une météo grise depuis plus de 12 mois, une instabilité politique croissante, la montée des extrêmes et les perspectives économiques peu encourageantes ?

Était ce courageux de dénoncer les havres de la coopération au développement quand tellement de revenus en dépendent encore ? Et pourtant, je pense être la mieux placée pour le faire car je n’en dépends pas directement, parce que j’ai l’éducation et le statut qui me fera entendre.

Est-ce courageux de se lancer dans des projets de réseau agricole et maraicher, de soutien à l’entrepreneuriat des jeunes malgré les difficultés d’investissement, la lourdeur administrative, le manque de motivation de certains participants ? Malgré tout, c’est ce qui fait sens: des projets où je peux apporter mes compétences et mes capacités. Des projets qui auront un impact même si on ne le voit pas toujours.

Est-ce courageux de maintenir à flots cette association de eco-conseillers du Burkina même si ceux et celles du début ont largement disparu ? Et je dirais cette activité est celle qui me demande le moins de courage tant l’impact est visible, si pas encore, sur la ville mais bien sur les personnes , membres et non-membres touchées par nos actions et tant il est agréable d’agir collectivement et bien entourée ? Et puis ce n’est pas courageux de participer à quelque chose qui redonne de l’énergie à chaque activité ( ou presque), à chaque rencontre et à chaque avancée.

En questionnant le courage, peut-être aie- je réussi à vous parler de ce dont je suis fière.

« En cette nuit, il est d’usage de rendre grâce au courage dont nous avons fait preuve durant ces douze derniers mois. Le courage ne réside pas dans l’absence totale de peur, bien au contraire… Savoir reconnaître, accepter, affronter puis triompher de ses craintes, voilà en quoi réside le véritable courage, et celui-ci peut prendre véritablement de nombreuses formes. »

Cette année, je me lance un défi d’écriture et de créativité. 12 nuits, 12 textes et images, inspirés de mon quotidien, de mes observations et de mes réflexions. Tantôt analytique , tantôt poétique , un exercice de style inspiré d’un texte trouvé il y a quelques années sur les réseaux sociaux ‘ « les 12 nuits de Yule » et attribué à Oxia Stone