Je pense que depuis que je vous écris, je vous ai déjà parlé à nombreuses reprises de la gentillesse burkinabè.
Si il m’arrive de croiser des burkinabè qui, lors d’une conversation sur le monde des affaires me disent « le burkinabè est méchant », je leur rétorque toujours « vous, vous n’êtes pas souvent sorti du Burkina ». La plupart du temps , j’ai raison ; mon interlocuteur qui me prétend que le burkinabè est « méchant » n’a pas eu souvent l’occasion de voyager et de rencontrer d’autres cultures.
Parce que le burkinabè est gentil. Pas « gentil » au sens que certains semble donner à ce mot de « un peu niais ». (Notons par ailleurs que si cette association de la niaiserie au mot gentil semble moderne, elle tient probablement son origine d’un des premiers sens du mot gentil, datant de l’époque où les chrétiens et les juifs nommaient les païens , « les gentils » Source : Le Robert).
Quand je dis que le burkinabè est gentil, je le dit au sens « plein de bons sentiments à l’égard d’autrui » ( Source le Larousse). Je voudrais réhabiliter ce sens du mot gentil et rendre les gentils, fiers de l’être.
Voici un exemple d’un moment où les burkinabè m’ont démontrer, une fois de plus, leur bonnes attentions à l’égard d’autrui, en l’occurrence à mon égard.
Il y a quelques jours c’était mon anniversaire. Et si j’avais bien envie de marquer le coup, je n’avais aucune envie d’organiser une fête.
Il se fait que, quelques semaines avant, l’association des Eco-Conseillers du Burkina dont je suis présidente fixait la date de sa première réunion 2024 au 4 janvier, date de mon anniversaire. Soyons honnête, je n’ai pas été subtile du tout pour annoncer que cela coïncidait avec mon anniversaire et que je serai ravie d’une surprise. Mais je ne m’attendais pas à ce que la soirée me corresponde à ce point.
Les membres se sont cotisés pour un gâteau ( alors que nous sommes en début de janviose) . Un gâteau à la farine de maïs ( je suis coeliaque, allergique au gluten présent dans le blé), décoré d’un arbre ( nous sommes une association en faveur de l’environnement) avec des feuilles turquoises ( MA couleur diront ceux qui me connaissent).

La soirée a été calme et joyeuse, du vin apporté par un membre pour ceux qui le souhaitent, du jus pour tous.
Et quand est venu le moment de la fameuse chanson « joyeux anniversaire », normalement entonnée à tue-tête, j’ai eu droit à la version baryton sur un ton doux et profond… J’avais simplement dit que je n’étais pas fan d’être au centre de ce chant. Ce petit moment de douceur m’a poursuivi longtemps. Cette prise en compte sans fioritures de mon petit inconfort face au son trop fort, cette attention à mon égard m’a prouvé, une fois de plus, que le burkinabè est gentil.
En ce début d’année, je ne peut que souhaiter que le Burkina Faso, face à la situation sécuritaire qui perdure, puisse se rappeler avec fierté ce trait culturel : la gentillesse.


Une réflexion sur “La gentillesse burkinabè”